Kokyu (呼吸) signifie « respiration ». Le manuel de la Zen Nippon Kendo Renmei (ZNKR) Seitei Iaido précise que l’exécution des techniques doit débuter sur la troisième respiration. Cette préparation respiratoire vise à stabiliser le corps et l’esprit avant l’action. Idéalement, chaque kata (forme) doit être réalisé en un seul souffle. Cette exigence favorise la concentration, la continuité du mouvement et l’unité du corps et de l’esprit. Si le pratiquant doit reprendre sa respiration au cours d’un kata, cela doit se faire de manière discrète, afin de ne pas laisser transparaître une rupture devant le teki (adversaire).
Kawakubo Takiji (1896–1985), Hanshi 10e dan de iaido et Kyoshi de kendo, souligne qu’en ajustant sa respiration, il est possible de mobiliser notre corps entièrement et bouger de manière fluide et dynamique. C’est pour cette raison que le contrôle de la respiration est important dans le Iaido. […] Dans le zazen ou le budō, une personne ayant atteint une harmonie corporelle et mentale parfaite ne respire qu’une à deux fois par minute, voire moins. Une anecdote de l’époque Edo illustre ce principe : un célèbre lancier aurait traversé la longueur du pont Ryōgoku en ne prenant qu’une seule inspiration, démontrant ainsi une exceptionnelle maîtrise du kokyū.